Si vous êtes traducteur (ou étudiant en traduction), vous avez peut-être déjà été confronté à ce genre de situation où vous vous présentez comme tel et alors, presque immédiatement, on vous répond : « Ah ! Vous traduisez ? Dans des cabines, comme à l’ONU ? ». Eh bien non, pas tout à fait. En fait, non pas du tout.

Un traducteur n’est pas un interprète et inversement.

En effet, il est vrai que le métier de traducteur et le métier d’interprète requièrent tous deux des connaissances linguistiques et interculturelles approfondies. Il est fréquent qu’un traducteur et un interprète aient une formation similaire au début de leur parcours. Tous deux apprennent une langue étrangère : ils apprennent à lire, à comprendre, à écrire et à s’exprimer oralement et par écrit dans cette langue. Ensuite, ce même parcours se divise en deux voies distinctes : le développement des compétences linguistiques à l’écrit pour devenir traducteur, ou le développement de compétences linguistiques à l’oral pour devenir interprète. Mais ces deux métiers nécessitent encore d’autres compétences qui sont bien différentes selon l’une ou l’autre voie.

Tout d’abord, l’interprète doit dans un premier temps développer une très grande capacité de concentration. La maîtrise de sa langue maternelle et de la langue étrangère avec laquelle il travaille est primordiale. Il doit effectivement être en mesure de passer d’une langue à l’autre spontanément et presque sans hésitation.

Par ailleurs, il existe plusieurs méthodes d’interprétation auxquelles qu’il doit également apprendre à maîtriser. Il y a d’abord l’interprétation simultanée où l’interprète traduit les propos d’une personne presque simultanément. C’est le cas par exemple des interprètes que l’on voit travailler dans des cabines dans les grandes institutions telles que l’ONU ou la Commission européenne.

Puis il y l’interprétation consécutive : l’interprète traduit les propos de l’orateur une fois que celui-ci s’est exprimé. Dans ce cas, l’interprète peut éventuellement prendre des notes sur le discours qu’il entend afin de le traduire oralement le plus précisément possible.

En revanche, nous l’avons compris, le traducteur travaille uniquement à l’écrit. Il aura donc initialement les mêmes compétences qu’un interprète (apprentissage d’une langue étrangère, compréhension et expression écrite et orale dans cette langue, etc.) mais il devra maîtriser tous les aspects écrits d’une langue (aussi bien maternelle qu’étrangère). Aussi, le traducteur a le choix entre la traduction littéraire, c’est-à-dire la traduction de livres et d’essais littéraires notamment, et la traduction technique. Le traducteur technique se destine donc à traduire par écrit toute sorte de documents (manuels utilisateur, sites internet, jeux vidéo, films, contrats, rapports financiers, brochures de marketing, études scientifiques, etc.). Un traducteur doit donc se concentrer sur l’aspect écrit de sa langue maternelle et de la langue étrangère depuis laquelle il traduit : orthographe, grammaire, syntaxe, style, terminologie, etc. Il doit aussi être en mesure d’effectuer des recherches documentaires et terminologiques approfondies et pertinentes. En effet, selon le secteur pour lequel il traduit, il lui faudra maîtriser une terminologie spécifique à ce secteur. Par exemple, s’il s’agit d’un traducteur spécialisé du secteur domaine scientifique, il sera notamment familiarisé avec la terminologie scientifique, physique, chimique.

Ainsi, le métier de traducteur et le métier d’interprète sont des métiers fondés sur une connaissance approfondie des langues et des cultures qui s’y rattachent. Mais ils font appel à des compétences bien différentes. La pratique de la langue n’est pas la même dans l’un et l’autre cas. L’un présente une approche spontanée et implique une grande maîtrise orale des langues. L’autre présente une approche méthodique et exige une connaissance pragmatique des fonctionnements linguistiques.

Quoiqu’il en soit, même si leur approche et leur pratique de la langue diffèrent, ces deux métiers sont tout aussi passionnants l’un que l’autre.

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