« Une langue disparaît toutes les deux semaines », tel est le constat de l’Atlas Unesco des langues en danger dans le monde qui estime à 120 le nombre de langues menacées d’extinction. Cela est-il dû à la mondialisation, à l’hégémonie de la langue anglaise, existe-t-il des pays protégeant davantage leurs dialectes ? Faisons un petit tour d’horizon européen.

Commençons avec l’Europe du Nord et les pays scandinaves qui renferment de nombreuses langues régionales et dialectes. La Norvège et la Finlande considèrent notamment la langue « sami » comme un élément essentiel de la culture des deux pays.

Justement, en parlant de la Norvège, sachez qu’il existe deux langues écrites et reconnues comme langues officielles : le bokmål (issu de l’héritage danois) et le nynorsk crée au 19ème siècle par Ivar Aasen dont l’intention était de recenser les principaux dialectes parlés afin de donner naissance à une langue nationale qui serait exempte des influences danoises et suédoises. Ces deux langues sont toutes deux enseignées à l’école, utilisées dans les administrations publiques : on remarque donc bien que la Norvège souhaite véritablement conserver ces deux langues. Mais attention, les Norvégiens souhaitent souligner qu’il ne s’agit pas de bilinguisme : pour eux, leur langue se compose de deux idiomes écrits et d’une multitude de dialectes oraux. Il existe 5 groupes de dialectes qui se divisent ensuite en plusieurs autres sous-groupes : norvégien du Nord (nordnorsk), norvégien du Trøndelag (trøndersk), norvégien de l’intérieur (innlandsmål) , norvégien de l’Ouest et du Sud (vestnorsk), et norvégien de l’Est (østnorsk). Il paraît donc évident que la Norvège cultive le multilinguisme. Par ailleurs, le sami, la langue parlée par le peuple autochtone homonyme bénéficie du même statut que le Norvégien dans les comtés de Troms et Finnmark.

Parlons ensuite des pays de tradition latine où nous avons choisi de vous présenter deux exemples différents : l’Italie et la France.

Le premier pays cité entretient une réelle tradition dialectale qui traduit un régionalisme bien enraciné dans la culture italienne. Dans certaines régions, il est fréquent de voir la population communiquer en sicilien, vénitien, napolitain, des parlers qui diffèrent également d’une ville à l’autre. Les dialectes présentent bien évidemment des ressemblances avec la langue italienne, même si certains parlers sont difficiles à comprendre pour d’autres Italiens « non-initiés ».

Ces formes régionales ont également joué un rôle important dans l’univers artistique. En effet, de nombreux cinéastes italiens faisaient parler leur personnage en dialecte pour créer un effet comique : citons à ce propos l’œuvre cinématographique « Toto e Peppino… e la malafemmina » et notamment la scène représentant deux siciliens qui se rendent à Milan et qui tentent de se faire comprendre…mais en vain.

En ce qui concerne la France, les langues régionales tendent à disparaître à quelques exceptions près (wallon, alsacien, corse…). Dans certaines régions, le patois est encore parlé en milieu rural, notamment par les personnes âgées. Mais de nombreux Français œuvrent en faveur d’une valorisation de ces langues (manifestation du 31 mars) et revendiquent la définition d’un statut législatif pour ces parlers régionaux : oui, la France n’a toujours pas ratifié la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires adoptée en 1992.

Finissons avec les pays d’Europe de l’Est dont certains possèdent des langues qui ne sont pas encore uniformisées, c’est le cas de l’estonien qui se compose de 2 groupes dialectaux : nordique (qui se divise à son tour en cinq dialectes) et méridional (qui comprend 3 dialectes). Petite information qu’il nous convient de signaler en tant que linguistes : l’Estonien appartient aux langues ouraliennes, considérer l’Estonie comme un État Balte est donc erroné.

L’Europe est synonyme de diversité linguistique et culturelle, n’hésitez pas à nous contacter pour des traductions vers d’autres langues.

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